Il ne savait pas ce qu’il attendait encore. Pourquoi ne pas se mettre en route plus vite? Pourquoi pas? Qu’est-ce qui le retenait donc ici, perdu au milieu de nulle part. Il était assis sur une grosse pierre brune, un gros menhir tombé à la renverse. Maintenant à l’horizontale il offrait une intéressante position. Dans cette plaine aux herbes hautes, vertes et bien fraîche, ce genre de poste d’observation avait un petit côté plaisant. Il restait donc dessus, en plein soleil, car il était midi. Le vent soufflait doucement, juste assez fort pour écraser l’herbe sur son passage et brasser les cheveux noirs comme la nuit de Sasuke, mais pas assez pour brusquer quoique ce soit. Le silence… l’attente. Mais pourquoi attendait-il encore. Il se le demandait encore. Il semblait immobiliser, dans cette étrange position depuis des heures. Assis sur la pierre, les jambes repliés vers lui, les coudes posés sur les genoux, l’ancien shinobi de Konoha regardait le soleil. La tête presque caché par ses bras et ses épaules, il regardait devant lui, penseur. Il restait là, il y était depuis quelques heures déjà. Tout était calme.
« Je me demande où tu es, ce que tu penses de tout ça. Je me pose peut-être trop de question, mais… » Ses dernières paroles disparurent dans le vent. Il ne parlait pas très fort, la tête entre ses bras n’aidait en rien. Il regardait le soleil, le ciel peut-être. Et il restait là à penser.
Son Kusanagi était planté plus loin, dans la pierre. Il trônait devant l’immensité d’herbes qui se dressait là, comme un seigneur tout puissant. Il n’était pas un Trancheherbe pour rien. Une arme simple d’utilisation, mais si menaçante. Sasuke fixa l’arme, sourire au lèvre. Quelqu’un s’approchait, enfin, c’était une raison pour lui de bouger, de sortir de cette étrange léthargie. Un chef n’a pas à se demander où il va, il n’a pas à hésiter. Un meneur n’a pas réellement le choix. Il avance, menant son équipe. Et son équipe avait un but… enfin, l’espérait-il. Quelque chose le hantait, Sasuke le savait il ne pouvait pas l’ignorer. Son visage… Ce sourire, ce sang. Ces yeux, vident… non, ils n’étaient pas vident du tout. Cette lumière, cette étincelle dans l’obscurité. Sasuke y pensait encore, et encore… toujours. Ces yeux… ses doigts. Je suis désolé Sasuke, c’est la dernière fois
« Itachi… qu’as-tu laissé en moi? » Il murmurait, il ne savait pas encore qui approchait. Suigetsu sûrement. Ce n’était pas Karin, à coup sur. Il s’était arrangé pour avoir quelques instants de paix, question de se reposer de cette groupie. Comment pouvait-elle être si collante? Sasuke n’en revenait pas. Réflexion faites, Sakura n’avait que peu de désavantage, outre son émotivité. Il se permit un sourire à cette pensée.